Guyane

Portrait culturel

Date de publication : 28/01/22, Dernière mise à jour : 02/03/23

D’une superficie de 83!!!534!!!km2, la Guyane est la deuxième région la plus vaste mais la dernière en termes de population. Avec un PIB de 4,1 milliards d’euros, c’est l’avant-dernière région en termes de production de richesse nationale. La Guyane est une région monodépartementale à collectivité unique depuis la réforme de la loi NotRe de 2015. Elle compte 22 communes et 4 intercommunalités!!!: la communauté d’agglomération du Centre Littoral de Guyane, où situe le chef-lieu Cayenne, la communauté de Communes de l'Ouest Guyanais, la communauté des Communes des Savanes, et la communauté des Communes de l’Est Guyanais.

   

—   Données de contexte 

Géographie

Seul territoire français situé sur le continent sud-américain, la surface de la Guyane représente 15!!!% du territoire national. Elle est délimitée par deux fleuves, l’Oyapock au sud-est, frontière avec le Brésil, et le Maroni à l’ouest, frontière avec le Suriname. La région bénéficie également d’une large façade atlantique au nord. La majeure partie du territoire guyanais est recouvert d’une forêt primaire domaniale. Deuxième région française la plus vaste après la Nouvelle-Aquitaine, la Guyane est cependant vingt fois moins peuplée que celle-ci, avec 276!!!130!!!habitants. Si près d’un quart de la population vit dans des espaces densément peuplés, près de la moitié de la population vit dans des zones de densité intermédiaires, et 30!!!% dans des zones peu ou très peu denses.
En Guyane, 78!!!% de la population vit dans une aire d’attraction d’une ville, nettement moins qu’en France métropolitaine (93!!!%), qu’en Guadeloupe (94!!!%) et qu’en Martinique (quasiment 100!!!%)[1]. Dans la lignée des anciennes aires urbaines, ce nouveau zonage associe deux entités!!!: des pôles, espaces denses en population et en emplois, et leur couronne, zone d’influence déterminée par les déplacements domicile-travail. La couronne est ainsi composée des communes dont plus de 15!!!% des actifs travaillent dans un pôle!!!; le pôle et sa couronne forment l'aire d’attraction de la ville. Celle de Cayenne concentre 52!!!% des habitants de Guyane sur 4!!!800!!!km² tandis que celles de Saint-Laurent-du-Maroni et de Kourou regroupent un quart de la population guyanaise. 
La zone d’influence de Cayenne est peu étendue. Elle englobe six communes étalées sur 6!!!% du territoire. Le pôle de Cayenne abrite 44!!!% de la population de l’aire. Les cinq communes qui composent sa couronne, Macouria, Matoury, Rémire-Montjoly, Roura et Montsinéry-Tonnegrande, comptent 77!!!650 habitants. Les deux autres aires d’attraction urbaine s’étendent sur 9!!!% du territoire. La commune de Saint-Laurent-du-Maroni constitue à elle seule une aire et s’étale sur 4!!!280!!!km²!!!: la plupart des salariés qui y travaillent y vivent également. Deux communes composent l’aire d’attraction urbaine de Kourou!!!: Kourou elle-même, et Sinnamary, sa couronne. 
Plus d’une commune de Guyane sur deux se situe hors d’attraction d’un pôle, sur une vaste zone qui s’étend sur 85 % du territoire. En Guyane, 22!!!% de la population vit dans une commune hors influence des pôles, contre 7!!!% au niveau national. L’immensité de la région, couplée à des moyens de transport peu développés limitent en effet les déplacements entre le domicile et le lieu de travail, particulièrement à l’intérieur des terres. 

Démographie

Au 1er janvier 2018, 276!!!130 personnes habitent en Guyane. Entre 2008 et 2018, la population guyanaise a connu une augmentation de 30!!!%. La croissance démographique de la Guyane au cours de la dernière décennie (2,5!!!% entre 2013 et 2018) est la plus dynamique de toutes les régions après Mayotte. Elle est portée par un solde naturel élevé (2,4!!!% par an), du fait d’un rythme de naissances soutenu et une faible mortalité. Son solde migratoire est beaucoup plus contenu (0,1!!!%), même si la Guyane reste une terre d’accueil pour les populations des pays voisins, Brésil, Surinam, et Haïti notamment, mais aussi pour les actifs de France métropolitaine (un tiers de la population guyanaise est immigrée). 
En Guyane, la moitié de la population a moins de 25 ans. Cette jeunesse s’explique par une fécondité élevée (3,63 enfants par femme contre 1,87 au niveau national), ce qui place la Guyane en deuxième position après Mayotte selon ce critère. L’indice de vieillissement est aussi le plus faible avec Mayotte!!!: on compte 13 personnes âgées de 65!!!ans ou plus pour 100 personnes âgées de moins de 20!!!ans, alors que cet indice est de 82 pour la France entière. 
La population guyanaise est jeune. La moitié des résidents a moins de 25 ans, et un tiers est immigré. Le modèle familial dominant reste le couple avec enfants, mais le nombre de familles monoparentales est important!!!: 40!!!% des familles et 31!!!% des ménages. Les familles nombreuses sont également fréquentes!!!: 30!!!% des familles sont composées de trois enfants ou plus de moins de 25 ans

Niveau de vie

Le niveau de vie de la population guyanaise est l’un des plus faibles!!!: le revenu médian est de 10!!!990!!!euros, contre 21!!!650!!!euros pour la France. L’enquêtes mobilisée pour établir le revenu médian en Guadeloupe, Guyane et à Mayotte n’étant pas la même que celle mobilisée pour la France entière (Enquête Budget de familles pour ces trois Dom et Enquête sur les Revenus fiscaux et sociaux pour toutes les autres régions), la comparaison nationale ne peut pas être poussée. Par rapport aux deux autres Dom, le revenu de vie en Guyane se situe en deçà de celui de la Guadeloupe (15!!!770!!!euros) et bien au-dessus de celui de Mayotte (3!!!140!!!euros).
Plus de la moitié de la population guyanaise (53!!!%) vit sous le seuil de pauvreté, soit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur à 60!!!% du niveau de vie médian (21!!!650!!!euros en France). C’est l’avant-dernière région française sur ce critère, après la Réunion (39!!!%) et la Guadeloupe (35!!!%) et avant Mayotte où plus des trois quarts de la population sont concernées par la pauvreté. Les familles monoparentales, surreprésentées en Guyane, sont très frappées par la pauvreté. D’une part, ces familles cumulent les difficultés!!!: absence d’emploi (49!!!% d’entre elles), naissance à l’étranger (53!!!%) et absence de diplôme (51!!!%) de la personne de référence. D’autre part, la taille de ces ménages est plus élevée qu’ailleurs et entraîne un besoin plus important de ressources. Les jeunes sont particulièrement touchés par la pauvreté!!!; l’âge précoce du premier enfant complique leur insertion sur le marché du travail. Ils disposent également de salaires plus faibles en l’absence d’ancienneté et d’expérience. 
Les écarts de niveaux de vie sont très élevés en Guyane. Les 10!!!% les plus modestes ont un niveau de vie mensuel inférieur à 360!!!euros par mois, tandis que les 10!!!% les plus riches ont un niveau de vie supérieur à 2!!!810 euros par mois, soit 7,8!!!fois plus que le premier décile, contre 3,4 fois en France métropolitaine.

Économie

En 2018, le PIB de la Guyane s’élève à 4,2 milliards d’euros. Il est beaucoup plus faible que celui de la plupart des régions françaises. C’est une caractéristique des petites économies, comme celles des autres départements d’outre‑mer et de la Corse. Rapporté à la population, le PIB par habitant est de 14!!!900 euros, soit la moitié de celui des régions de la métropole hors Île‑de‑France (30!!!270!!!euros). Ce niveau bas par rapport aux autres régions françaises est aussi en partie lié à la jeunesse de la population guyanaise puisqu’un tiers des habitants de cette région est âgée de moins de quinze ans. Le PIB par emploi s’établit à 69!!!460!!!euros, en-deçà de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France (74!!!845!!!€), deuxième PIB par emploi des cinq départements et régions d’outre-mer après la Guadeloupe, mais assez proche du PIB par emploi de la Bretagne (71!!!570!!!euros). 
La Guyane est une petite économie, peu diversifiée, dont les cycles économiques sont décorrélés des cycles des Antilles ou de la France métropolitaine. 80!!!% de la valeur ajoutée est issue des services (dont 44!!!% pour les services marchands), 9!!!% de l’industrie, et 6!!!% de la construction. La production de richesse est principalement due à la sphère présentielle (commerce, transports, restauration et hébergement, services…). La construction reste un secteur à forte valeur ajoutée, mais fortement dépendant de la commande publique. Le secteur du spatial est un pilier de l’activité générale tandis que les autres industries (bois, pêche, mine) jouent un rôle d’appoint. 
En tant qu’activité de haute technologie, l’activité spatiale génère une forte valeur ajoutée. Au-delà de la création de richesse, les dépenses de fonctionnement et les investissements réguliers fournissent de l’activité pour les entreprises et favorisent l’emploi. Ces dépenses concernent d’abord les entreprises de la base spatiale mais aussi les multiples sous-traitants dans des secteurs divers de l’économie. Par ailleurs, l’ensemble des salaires versés dans le cadre de ces activités sont injectés dans l’économie guyanaise. Les salariés dépensent une partie importante de leurs revenus sur le territoire, ce qui bénéficie aux entreprises du secteur présentiel en Guyane[2]

Marché du travail

Avec 60!!!100 emplois fin 2019, la Guyane est la plus petite région de France (hors Mayotte) en matière d’emploi, comme de population. En revanche, l’emploi augmente de 3,8!!!% en 2019, soit l’une des plus fortes croissances parmi les régions françaises, après La Réunion (4,4!!!%) et devant la Guadeloupe (3,1!!!%). Cette forte croissance de l’emploi dans les territoires ultramarins s’explique en partie par une meilleure appréhension de celui-ci. Près d’un emploi sur deux (49!!!%) relève du secteur tertiaire non marchand, contre 30!!!% pour la France (hors Mayotte). La Guyane est la région française (hors Mayotte) où la part de ce secteur dans l’emploi est la plus élevée. Cette forte présence d’emplois notamment administratifs s’explique par la situation de cette région éloignée de la métropole, où l’ensemble des services de l’État sont présents. Les secteurs du tertiaire marchand et de l’industrie sont, en proportion, moins présents qu’en moyenne nationale (respectivement 36!!!% contre 50!!!% en France, et 8!!!% dans l’industrie contre 12!!!% en France).
La forte croissance de l’emploi observée en 2019 reste toutefois insuffisante pour accueillir les jeunes qui arrivent sur le marché du travail. Ainsi, quatre Guyanais sur dix sont en emploi contre près de deux Français sur trois. Le taux de chômage est particulièrement élevé dans ce territoire!!!; il concerne 16!!!% de la population active en 2020, soit le double du taux national (hors Mayotte). Le taux de chômage en Guadeloupe, à La Réunion et à Mayotte est toutefois plus élevé encore. Le faible taux d’activité de la population en âge de travailler s’explique par la moindre participation des femmes au marché du travail ainsi que par la jeunesse de la population, qui connaît des difficultés d’insertion professionnelle. Ainsi, 39!!!% des jeunes âgés de 15 à 24 ans sont en difficulté d’insertion c’est-à-dire ni en emploi ni en études, contre 16!!!% en France.

Niveau d’éducation

Trois habitants de Guyane sur dix âgés de 15!!!ans ou plus sont titulaires du baccalauréat et parmi elles, plus de la moitié sont également diplômées de l’enseignement supérieur. La part des personnes peu ou pas diplômées est particulièrement importante!!!: cela concerne plus d’un habitant sur deux de Guyane (54!!!%) âgé de 15 ans ou plus. Cela fait de la Guyane la région, après Mayotte, où la part des non-diplômés est la plus importante La scolarisation y est aussi plus courte, en raison de contraintes de mobilité ou d’offre de formation sur le territoire. S’y ajoute un départ vers la France métropolitaine des néo-bacheliers, ce qui conduit à un niveau de diplômes générale dans la population assez faible. Être diplômé en Guyane garantit ainsi un accès au marché du travail largement facilité.
L’accessibilité aux formations et l’insertion professionnelle des jeunes dans une petite économie, même en forte croissance, reste difficile, comme en témoigne le départ massif des 17–23 ans en poursuite d’études ou en recherche d’un premier emploi. 

Qualité de vie

La Guyane compte 91!!!600 logements dont 87!!!% sont des résidences principales. En dépit d’un taux de pauvreté élevé, la part du logement social y est très réduite (3!!!% contre 8!!!% en France entière). 42!!!% des ménages sont propriétaires de leur résidence principale.
La parc naturel régional de la Guyane, créé en 2001, rassemble une diversité de territoires!!!: marais, lagunes, mangroves, forêts tropicales et savanes. Avec la création de ce parc en 2001, la Guyane s’est dotée d’une dynamique et d’un support pour préserver, valoriser ce patrimoine et en faire un vecteur de développement économique.
La Guyane abrite le plus vaste parc national de France et de l’Union européenne, le territoire du Parc amazonien créé en 2007, qui couvre 40!!!% de la surface de la Guyane française sur 3,4 millions d’hectares. Le Parc national protège l’une des zones à plus forte biodiversité de la planète, des modes de vie uniques et les activités humaines des habitants des fleuves et de la forêt. Aux paysages d’une grande diversité s’ajoute une palette de milieux rares : savanes-roches, inselbergs (imposants massifs rocheux) et monts forestiers situés à plus de 500 m d’altitude. La flore guyanaise compte plus de 5 800 espèces : orchidées, fougères, lianes, palmiers, ainsi que plus de 1 500 espèces d’arbres dont certains culminent à plus de 50 mètres. La faune est également exceptionnelle : 400 espèces de poissons d’eau douce (40 % de taux d’endémisme), 192 espèces de mammifères, 261 espèces de reptiles et d’amphibiens, 719 espèces d’oiseaux et des centaines de milliers d’insectes. 

—   Données culturelles 


Offre culturelle

Patrimoine, lieux de visite et de spectacle, médiathèques, bibliothèques et points de lecture, librairies labellisées…, la Guyane compte un peu plus d’une centaine de lieux, sites et équipements culturels, dont 85 sont des bâtiments classés monuments historiques, un label qui préserve des édifices en raison de leur intérêt patrimonial. Tous ne sont cependant pas ouverts à la visite. En plus de ces édifices protégés, on compte une trentaine de lieux, sites et équipements culturels. Près de la moitié d’entre eux (45!!!%) sont des équipements de lecture publique. La plupart sont des bibliothèques de petite taille (moins de 100 m²), et une partie, des point relais desservis par la bibliothèque départementale de prêt de Guyane. Deux bibliothèques comptent plus de 100 m² et jouent un rôle de tête de réseau!!!: il s’agit de la bibliothèque de Rémire-Montjoly et de celle de Maripasoula. Les deux tiers des bibliothèques de moins de 100 m² sont situées dans des zones de densité intermédiaire!!!: en Guyane comme ailleurs, en dépit du caractère très étendu de ce département, on mesure bien ainsi le rôle d’équipement culturel de proximité que jouent les bibliothèques sur le territoire.
La Guyane compte également quatre cinémas dont un cinéma classé Art et essai.
En matière patrimoniale, la Guyane compte trois musées dédiés à son histoire et aux arts et traditions populaires!!!: à Cayenne, le musée des cultures guyanaises et un musée départemental, à Regina, l‘écomusée d’Approuague-Kaw. Quatre micro-folies, structures légères présentant des collections muséales numériques, ont déjà été ouvertes, à Cayenne, Remire, Mont-Jolu et Saint-Laurent-du-Maroni. L’île compte également plusieurs Maisons des illustres!!!: les maisons-musées Franconie et Félix Eboué à Cayenne et la maison de la Sœur Anne-Marie Javouhey à Mana. Enfin, quatre services d’archives communales, un service départemental et un service régional conserve le patrimoine écrit guadeloupéen.
En matière de spectacle vivant, la Guyane est dotée d’une scène labellisée!!!: le centre de développement chorégraphique national Touka danse à Cayenne.

Emploi culturel

Professions culturelles

Avec 68!!!860 actifs dont 790 déclarent une profession culturelle au titre de leur activité principale, la Guyane est le quatrième et avant-dernier Dom en termes de population active et de professions culturelles!!!: la Réunion, en première position, en compte presque quatre fois plus. On compte ainsi 1,1!!!% de professionnels de la culture parmi l’ensemble des actifs guyanais, une part plus faible que la moyenne nationale (2,3 %) et que la moyenne de l’ensemble des Dom (1,4!!!%). Les artistes, cadres et techniciens du spectacle rassemblent un tiers des professionnels de la culture, soit une part équivalente aux moyennes nationale (33!!!%) et ultra marine (32!!!%). Les professionnels des arts visuels et métiers d’art rassemblent 19!!!% de ces professionnels, soit respectivement 12 et 13 points de moins que les moyennes nationale (31!!!%) et ultra marine (32!!!%). Les professions littéraires sont légèrement surreprésentées par rapport à la moyenne nationale (18 % des professionnels de la culture en Guyane contre 14!!!%) et surtout par rapport à l’ensemble des Dom (10!!!%). 
Les femmes représentent moins de la moitié des actifs de l’île (45!!!%) et seulement un tiers des professionnels de la culture (contre 45!!!% en moyenne nationale). La population active est légèrement plus jeune qu’en moyenne nationale!!!: 44 % des actifs des secteurs culturels et 42 % des professions culturelles ont moins de 40 ans contre 41!!!% en moyenne nationale. Comme au niveau national, le statut non-salarié est beaucoup plus répandu parmi les professions culturelles (30!!!%) que parmi les actifs (12!!!%).
Les trois quarts des professionnels de la culture résident dans la zone d’emploi de Cayenne, comme les deux tiers des actifs guyanais. Cette zone d’emploi concentre 71!!!% des professions du spectacle de Guyane, les deux tiers des professions des arts visuels et métiers d’art et quasiment l’ensemble des professions littéraires (91!!!%). 

Secteurs culturels

L’emploi culturel se mesure également par le nombre d’actifs dans les différents secteurs d’activité qui relèvent du champ culturel. Parmi eux, certains exercent une profession non culturelle (secrétaire dans un théâtre par exemple). On compte ainsi 860 actifs des secteurs culturels en Guyane, soit 1,2 % de l’ensemble de la population active du département. La répartition des actifs culturels guyanais dans les différents secteurs culturels est relativement proche de la répartition moyenne de l’ensemble des Dom. En Guyane, près d’un actif culturel sur trois (32 %) travaille dans les secteurs de l’audiovisuel et du multimédia (soit le double de la moyenne nationale et 10 points supérieurs à la moyenne des Dom)!!!; près d’un actif culturel sur six (16 %) travaille dans les secteurs du livre et de la presse!!!; les secteurs du spectacle vivant, de l’architecture et de la publicité concentrent respectivement 14!!!%, 13!!!% et 11!!!% des actifs guyanais des secteurs culturels.
La zone d’emploi de Cayenne concentre près de 80!!!% des actifs des secteurs culturels et une part équivalente (79!!!%) des actifs des secteurs de l’audiovisuel et du multimédia. Dans les secteurs culturels, 42!!!% des actifs sont des femmes. Par ailleurs, 44!!!% de ces actifs ont moins de 40 ans (42 % en moyenne nationale) et 29 % exercent leur activité en tant que non-salariés, soit une part proche de la moyenne nationale (31!!!%).

Entreprises culturelles

Sur les 4!!!900 établissements marchands et non marchands que compte la Guyane en 2018, 140 environ sont des établissements culturels, soit 2,9!!!% de l’ensemble, une proportion inférieure à la moyenne nationale hors Île-de-France (3,3!!!%). Ces entreprises emploient 600 salariés en équivalent temps plein, soit 1,2 % de l’emploi total salarié des secteurs marchands et non marchands. Il s’agit du plus faible taux régional d’emploi culturel.
En 2018, les principaux employeurs culturels sont dans le secteur des médias!!!: France télévision et France Antilles Guyane. 

Dépenses culturelles publiques

Particularité en Guyane, la collectivité régionale fusionnée avec l’ancien département a consacré à la culture un montant supérieur à celui du bloc communal!!!: 14!!!millions d’euros contre 11 millions d’euros en 2019. À ces dépenses culturelles brutes il convient d’ajouter celles du ministère de la Culture, à hauteur de 10!!!millions d’euros. 

Dépenses culturelles du bloc communal!!!: 11 millions d’euros
Constitués de trois communautés de communes et d’une communauté d’agglomération, le bloc communal guyanais a dépensé 11!!!millions d’euros pour la culture en 2019 soit, rapporté aux 276!!!000 habitants, 41!!!€ par habitant, un montant trois fois moindre que la moyenne nationale (127!!!€ par habitant).
La communauté d’agglomération, qui à elle seule regroupe plus d’habitants (144!!!000) que les 3 communautés de communes réunies (131!!!000), consacre 3!!!millions d’euros à la culture, soit 1!!!% de son budget et 24!!!€ par habitant. L’effort budgétaire moyen des communautés de communes est plus élevé (3!!!%), de même que l’euro culturel par habitant!!!: 60!!!€ par habitant.
La répartition sectorielle de dépenses culturelles du bloc communal en Guyane fait ressortir la grande transversalité des actions. Un montant équivalent est consacré à l’action culturelle (13!!!€ par habitant) ainsi qu’à des dépenses classées en services communs, difficilement imputables à un secteur en particulier. Les activités musicales, lyriques et chorégraphiques arrivent ensuite avec 6!!!€ par habitant, devant l’entretien des patrimoines (4!!!€), les bibliothèques et médiathèques (3!!!€), les musées (1!!!€) et les salles de cinéma et autres spectacles (1!!!€).

Dépenses culturelles de la collectivité régionale!!!: 14 millions d’euros
La collectivité régionale guyanaise, qui a fusionné avec le département, engage un budget culturel supérieur à celui du bloc local!!!: 14,3 millions d’euros soit près de 53!!!€ par habitant (contre 11!!!€ par habitant pour les collectivités régionales en moyenne nationale). Ce budget est réparti à parts quasi-égales entre les activités artistiques et culturelles d’une part, les patrimoines d’autre part.
En revanche, les dépenses de fonctionnement, qui représentent près des trois quarts du budget culturel, reviennent d’abord au domaine des activités artistiques et de l’action culturelle, qui bénéficie de 6,7!!!millions soit 25!!!€ par habitant.
La quasi-totalité du budget cultuel d’investissement concerne l’entretien et la restauration des patrimoines, monuments, musées, etc., auxquels sont consacrés 3,5!!!millions d’euros (13!!!€ par habitant). Ce budget d’investissement représente près de 6!!!% des dépenses générales d’investissement de la collectivité, ce qui est élevé. Le taux d’effort budgétaire pour la culture en fonctionnement se situe à près de 3!!!% et le taux d’effort budgétaire global à 3,3!!!%, un taux supérieur à la moyenne nationale (2,3!!!%).
Les autres secteurs patrimoniaux bénéficient de 3,6!!!millions d’euros en fonctionnement!!!: les bibliothèques et médiathèques au premier chef (1,7!!!M€), devant les musées (1,4!!!M€), tandis que le secteur des archives mobilise près de 560!!!000 euros.

Dépenses du ministère de la Culture!!!: près de 10,5 millions d’euros
La population de Guyane bénéficie d’un des montants les plus élevés de dépenses du ministère de la Culture par habitant parmi les régions françaises!!!: près de 40!!!€ par habitant, dont 31!!!€ en fonctionnement (représentant 8,2 millions d’euros de crédits). Hors dépenses de personnel, les dépenses ministérielles s’élèvent à 5,7!!!M€ en fonctionnement. L’investissement s’élève à près de 2,3!!!M€ soit 8!!!€ par habitant. 

Sources et documentation

Insee, l’essentiel sur… -> par région!!!: https://blog.insee.fr/ma-region-cest-lessentiel/
Guillaume Crumière, «!!!Guyane!!!: un «!!!far west!!!» français!!!», in Éric Janin (sous la dir. de), Les 18 régions françaises, Ellypses, 2017

[1] Marcelle Jeanne-Rose, Trois aires d'attraction peu étendues autour de Cayenne, Kourou et Saint-Laurent-du-Maroni, Insee Flash Guyane, févier 2021.
[2] Rémi Charrier, Clémentine Garandeau, Katia Le Goaziou, L’impact du spatial sur l’économie de la Guyane, Insee Dossier Guyane, n°!!!5, juillet 2017.